Le commerce de la fourrure et l'ouverture du Canada : 1400 - 1867
1400. Partout, dans ce qui deviendra plus tard le Canada, des communautés autochtones sont établies le long des lacs et des rivières. Leurs habitants chassent le castor et les autres animaux à fourrure; les peaux les gardent au chaud, et sont utilisées au cours de leurs cérémonies. Des explorateurs européens, à la recherche d’un raccourci vers les richesses de la Chine, abordent un continent inconnu. Cabot atteint Terre-Neuve. Donnacona, un Iroquois, mène Cartier en amont du fleuve Saint-Laurent jusqu’à son kanata. La fourrure commence à entrer en Europe. À Londres et à Paris, la fourrure fait rage. Pour répondre à la demande grandissante, Champlain fonde un établissement à Québec et explore le territoire. Les Algonquins et les Hurons sont heureux d’échanger leurs fourrures avec les coureurs des bois, contre des articles de fer. La région des Grands Lacs est répertoriée. La Nouvelle France se développe au rythme du commerce de la fourrure. Mais les Iroquois, qui font affaire avec les Anglais, envient le commerce de la fourrure des Français. Les différentes tribus se livrent des guerres impitoyables. Les Iroquois détruisent la plus grande partie de la Huronie et interrompent le commerce des fourrures vers la France. La Nouvelle France est au bord du désastre. Radisson et des Groseilliers, qui travaillent pour le compte du Roi d’Angleterre, pensent à expédier leurs fourrures depuis la Baie d’Hudson. L’expédition s’avère un succès, et donne naissance à la Compagnie de la Baie d’Hudson. Les fourrures destinées à la Nouvelle France se retrouvent aux postes de traite anglais. Les Français, menés par La Verendrye, répliquent en établissant une série de postes vers l’est jusqu’au Lac Supérieur. La lutte pour la suprématie, entre la France et l’Angleterre, déclenche la Guerre de sept ans. Wolfe défait Montcalm, sur les Plaines d’Abraham, et la Nouvelle France devient colonie britannique. Les négociants anglais se saisissent du commerce des fourrures des Français, et créent la Compagnie du Nord-Ouest, pour concurrencer la Compagnie de la Baie d’Hudson. Mackenzie, de la Compagnie du Nord-Ouest, atteint l’Océan Pacifique par voie de terre. Leur rivalité menace les deux entreprises de la faillite. La Compagnie du Nord-Ouest se fusionne à la Compagnie de la Baie d’Hudson. Pendant près de 250 ans, le commerce de la fourrure a servi de moteur à l’économie – tout d’abord en Nouvelle France, puis enAmérique du Nord britannique. Il a ouvert ce grand pays que nous appelons aujourd’hui le Canada. Aujourd’hui, le commerce de la fourrure demeure une industrie rurale essentielle.
L’appel de l’Empire : 1914 - 1916
1914. La paix règne sur le vaste dominion du Canada. Le chemin de fer a rapproché les deux extrémités du pays dans lequel il répartit une multitude d’immigrants. La moitié de la population vit maintenant dans des villes en rapide expansion illuminées par l’électricité, reliées par le téléphone et offrant des cinémas où aller voir des films muets. La population canadienne vaque à ses occupations quotidiennes sans se douter que sa vie va bientôt être bouleversée. L’Europe, où la Triple Alliance s’oppose à la Triple Entente, est une poudrière prête à exploser. L’assassinat, par un nationaliste serbe, de l’héritier du trône de l’Autriche-Hongrie allume la mèche. De multiples ultimatum et mobilisation débouchent sur la mise en œuvre du plan Schlieffen conçu par l’Allemagne. La Grande Guerre a commencé. Une victoire importante remportée à Tannenberg épargne à l’Allemagne une invasion Russe. Les Allemands envahissent la France en traversant la Belgique neutre, amenant l’empire britannique à entrer en guerre et avec lui, le Canada. Le Plan Schlieffen s’effondre lors du miracle de la Marne. Le face à face entre l’Allemagne et les Alliés s’enlise dans les tranchées. L’issue des batailles sur le front occidental est dictée par les mitrailleuses, le fil de fer barbelé, les éclats d’obus et le no man’s land. Le Canada répond à L’appel de l’Empire en autorisant la création du Corps expéditionnaire canadien. Au Camp Valcartier, 33 000 recrues s’entraînent sous le commandement de Sam Hughes, équipées du fusil Ross qui fait l’objet de maintes controverses. Embarquée pour la France avec tambours et trompettes, au début 1915, la Première division canadienne entre dans les tranchées au saillant d’Ypres, un endroit particulièrement dangereux. Les conditions inimaginables et le chlore gazeux seront leur baptême du feu. Le Lcol John McCrae écrit son renommé poème, Au champ d’honneur. Un changement radical s’installe rapidement dans tout le pays. La population subit les lundis sans viande et les dimanches sans chauffage. L’industrie canadienne passe à une production de guerre. Les usines de munitions acheminent un million de cartouches par mois vers le front occidental. La production agricole s’envole et le Canada fournit la plus grande partie des aliments consommés en Grande-Bretagne et par les armées alliées en France. Quelque 4 000 Autochtones quittent les réserves pour se porter volontaires. Les membres des minorités visibles s’engagent eux aussi. On comptera parmi eux 2 600 canadiens d’origine africaine. Après deux ans pendant lesquels le nombre de victimes a atteint des sommets et où la population vit dans la crainte de recevoir un télégramme porteur de malheur, la sombre réalité de la guerre mondiale pèse lourd sur les épaules du peuple canadien.
L'épreuve du feu : 1916 - 1918
1917. Sur le front occidental c’est l’impasse. La technologie liée aux combats progresse rapidement. Des découvertes importantes sont faites dans le développement des aéronefs. Les as canadiens tels que Billy Bishop, se battent haut dans les airs au-dessus du front occidental. La situation des Alliés en Europe se détériore rapidement. La Russie est prête à s’effondrer alors qu’elle est balayée par la révolution. Cependant, une grande victoire est remportée lorsque les Canadiens prennent le bastion de la crête de Vimy. Les Américains, mis en colère par les actes de guerre illimités, se joignent aux Alliés. Les sacrifices de jeunes canadiens outre-mer encouragent encore plus de sacrifices au Canada. On exige des travailleurs qu’ils produisent davantage. Il n’y a plus de congés. La nourriture est maintenant rationnée. Les gens font pousser des légumes dans leurs jardins. L’impôt sur le revenu est créé pour financer l’effort de guerre. Une grave crise menace l’effort de guerre au Canada. Le massacre sans fin sur le front occidental fait baisser considérablement le nombre de recrues. Le Premier Ministre Borden promulgue la Loi du Service Militaire, 1917 qui rend le service militaire outre-mer obligatoire pour tous les hommes entre 20 et 45 ans. La conscription soulève une vague de protestation, particulièrement au Québec. La bataille insensée de Passchendaele se déroule dans un véritable bourbier. Les Canadiens prennent la crête de Passchendaele; épreuve du feu supplémentaire. Une énorme explosion détruit complètement toute une partie d’Halifax, tuant 2 000 personnes. Une élection fédérale attendue depuis longtemps est fixée pour décembre 1917. Elle est dominée par la question de la conscription. Pour remporter l’élection coûte que coûte, Sir Borden promulgue la Loi des élections en temps de guerre très controversée. Elle prévoit que les femmes de la famille de soldats peuvent voter. Sir Borden remporte une victoire écrasante, mais le Canada se divise le long des lignes linguistiques. En 1918, l’issue de la guerre demeure incertaine. La Russie cesse les hostilités. L’Allemagne, qui est maintenant libre de concentrer ses efforts de guerre sur un seul front, déchaîne ses forces le long du front occidental pour remporter la victoire avant l’arrivée des Américains. La grande offensive allemande se heurte à des problèmes et les Alliés, sous le commandement du généralissime Foch lancent une offensive générale. À de nombreuses reprises, le Corps canadien est en première ligne. Ce sont les cent jours du Canada, une victoire après l’autre. Au bord de l’effondrement, l’Allemagne demande la paix. Le Kaiser abdique. Un armistice signé le 11 novembre 1918 met fin à la guerre et à quatre ans de massacres à grande échelle.